dsp2 authentification forte

Les conséquences de la DSP2 sur l’accès aux comptes bancaires

Depuis quelques jours, la plupart des clients du Crédit Mutuel ont des problèmes pour accéder à leur compte en ligne. La raison évoquée est l’application d’une directive européenne sur la sécurité bancaire, la DSP2. Avec cette directive, quelques changements semblent s’opérer dans l’environnement bancaire. Une vive polémique voit alors le jour. Que faut-il comprendre de cette directive et quelles sont ses réelles conséquences dans la vie des consommateurs européens ?

La DSP2 en quelques mots

La DSP2 peut être comprise comme la nouvelle Directive sur les Services de Paiements au sein de l’Union Européenne. Elle concerne l’instauration d’un ensemble de réglementation unique applicable aux banques européennes. Dans cette époque du numérique, la sécurité bancaire est devenue un point essentiel et la protection des données bancaires est au centre des préoccupations.

Pour cela, la DSP2 s’est voulue rassurante afin de trouver les solutions aux différentes failles de sécurité possibles. Les principales innovations concernent d’une part, l’instauration d’un cadre juridique protégeant au mieux les consommateurs et d’autre part, la détermination d’un niveau de sécurité un peu plus strict, la fameuse authentification à 2 facteurs d’identification minimum.

Jadis, les banques n’étaient tenues d’exiger qu’un critère d’identification. Cela devait servir, sans grand succès, à empêcher les fraudes et autres risques. Désormais, avec la DSP2, l’exigence est d’avoir un minimum de 2 éléments d’identification sur 3 possibles, que sont :

  • Une information connue uniquement par le client, un code par exemple
  • Une caractéristique physique propre au client, une emprunte par exemple
  • Un appareil que le client a en sa possession, un smartphone par exemple

Pour se conformer à cette directive, les banques devront utiliser des moyens pour révolutionner leurs systèmes de contrôle. C’est ce qu’a commencé à faire le Crédit Mutuel, entraînant cette vague de polémiques.

Les applications de la directive

En effet, afin d’appliquer la directive, le Crédit Mutuel a décidé de pousser ses clients à télécharger une application afin d’accéder à leurs comptes. Avec cette application, la banque pourra se maintenir dans le respect des règles établies par la DSP2. Cela a pour conséquence que depuis le 20 Janvier 2020, certains clients se voient refuser l’accès à leur compte en ligne.

Pour les clients qui ne disposent pas de smartphone, l’application exigée pourra être remplacée par un appareil spécifique fourni par la banque elle-même. Il peut s’agir d’un boitier muni d’un lecteur de QR code à connecter à un PC, ou un boitier autonome. Il faut rappeler que même pour les clients qui se connectent via leurs PC, l’application ou les boîtiers sont obligatoires.

Le problème est que pour ceux qui ne possèdent pas de smartphone, ces innovations seront plus difficiles à digérer. Les boitiers ne seront pas gratuits et alors, l’accès au compte qui était libre devra être précédé d’une dépense de 15 à 20 € d’abonnement annuel pour le boitier connecté ou d’un achat de 29 € pour le boitier autonome. La DSP2 devient alors source de dépense pour les clients.

Quel dénouement espérer ?

Alors que la Directive de l’Union Européenne a pour conséquence de protéger les consommateurs, elle semble devenir une occasion offerte aux banques de faire du profit. Pour certains, la faute n’est en aucun cas celle de la directive, mais elle revient aux banques. Cette seconde Directive sur les Services de Paiement aurait été malicieusement détournée par les banques.

Selon la Banque de France, aucune banque ne devrait imposer le téléchargement d’une application à ses clients pour l’accès à ses services de paiement en ligne. Les contraintes de la DSP2 ne devraient être ressenties que par les banques elles-mêmes, sans que le consommateur en souffre. La tarification supplémentaire engendrée devra, sans doute, être bientôt recadrée.